Salaires en Algérie : la mesure numéro 1 à prendre pour ne pas rendre leur hausse caduque

Il y a un élément en particulier qui constitue une bête noire à la hausse des salaires en Algérie s’il n’est pas convenablement réglé.

Un économiste, Abderrahmane Hadef, s’est penché sur les facteurs qui déterminent la valeur du dinar algérien dans un entretien accordé au journal El Khabar et débouchant sur les salaires en Algérie ainsi que les mécanismes indispensables pour rendre toute hausse pertinente. 

En expliquant les paramètres qui régulent la revalorisation de la monnaie nationale, l’expert a évoqué l’un d’eux, peut-être le plus important dans le processus de fixation du taux de change officiel.

Les objectifs relatifs à la valorisation du dinar algérien obéissent à un ensemble de mesures économiques et financières. Elles visent toutes à rendre efficaces les réformes mises en place par les pouvoirs publics. 

Mais ce n’est pas tout ! 

Elles servent aussi à accompagner les projets d’investissements des différents opérateurs économiques, étatiques comme privés.

Pour redynamiser la sphère économique en encourageant la productivité, le gouvernement a souvent le réflexe de stimuler les habitudes de consommation. Et pour inciter les Algériens à consommer, il faudra améliorer leur pouvoir d’achat. 

Justement, pour rendre cette amélioration effective, les autorités en Algérie procèdent à notamment la hausse des salaires.

C’est là qu’entre en jeu le rôle de la valorisation du dinar, plus exactement via le paramétrage de l’un des facteurs déterminants dont nous parlions au début de cet article.

Un obstacle nommé inflation

L’expert en géoéconomie interrogé par l’organe de la presse écrite souligne que l’augmentation de la valeur du dinar algérien s’inscrit également dans le cadre de la maîtrise de l’inflation. Celle-ci, ajoute-t-il, est désormais devenue un phénomène structurel. 

Dans le cas où les salaires haussent, mais que la valeur du dinar ne suit pas dans cette trajectoire ascendante, l’inflation finit par absorber l’argent gagné en plus sur les fiches de paie.

Par conséquent, il est, toujours selon les mêmes propos, nécessaire de faire face à l’inflation. Comment ? en prenant des mesures spécifiques dans le cadre des politiques monétaires. 

Le but, étant, rappelons-le, de préserver le pouvoir d’achat des travailleurs salariés, via la protection des acquis réalisés quant à leurs revenus mensuels. 

C’est d’ailleurs ce qu’a mis en avant le président de la République lors de sa récente rencontre avec la presse nationale, fait remarquer Hadef. Il a parlé de lutter contre l’inflation en vue de préserver les gains, surtout après une augmentation des salaires.

Le spécialiste persiste et signe que sans s’attaquer aux effets de l’inflation, l’augmentation des salaires n’aura pas l’impact positif escompté. 

Il enchaîne par la suite en précisant que ce type de mesures se fait au niveau de la Banque centrale. Elle est la seule institution qui possède le ressort d’intervenir directement sur la valeur du dinar, indépendamment des répercussions négatives de l’inflation sur l’économie nationale. 

Soulever la valeur du dinar sur le terrain de l’économie réelle

Pour consolider la valeur du dinar algérien en vue de contrecarrer l’inflation, le réajustement au niveau bancaire n’est pas l’unique option, celle-ci ne devrait d’ailleurs pas servir à outrance. 

L’expert interrogé par le média arabophone ne manque pas de soulever que les autres moyens de valoriser le dinar est simplement de booster l’investissement et de l’activité économique sur ses différents aspects. Car l’appréciation de la monnaie nationale est également liée au mouvement de la roue de l’économie dans ses secteurs productifs.

Ainsi, la productivité est donc la clé de voute de la préservation de la valeur des salaires à travers le maintien des indicateurs de l’inflation en bas et le niveau du dinar en haut en couvrant les besoins internes en biens et services d’une part et en augmentant les recettes des exportations hors hydrocarbures. 

Un tel état des lieux offre plusieurs avantages à la fois : 

1. Le citoyen a accès à des produits locaux à moindre coût
2. Préservation des réserves de change en réduisant l’import et en augmentant l’export
3. Hausse de la valeur du dinar algérien devant les devises étrangères

Abderrahmane Hadef dit que la stratégie gouvernementale actuelle prend tout cela en considération. Pour étayer sa remarque, il évoque « les orientations adoptées par le gouvernement en libéralisant l’initiative et en améliorant le climat des affaires, notamment l’environnement d’investissement et le système financier de financement des projets ».

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