4 juillet 2024

L’imam Mohamed Tataï expulsé de France : le jour où l’Algérie a pris sa défense 

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Mohamed Tataï France Algérie

Le cas de l’imam Mohamed Tataï de Toulouse qui a quitté hier, sous la contrainte de la loi, la France pour l’Algérie défraie la chronique.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a signé au début du mois l’arrêté d’expulsion de l’imam originaire d’Algérie, Mohamed Tataï, qui vivait et travaillait en France depuis 1985.

Vendredi au soir, la PAF française l’a refoulé de l’Hexagone à bord d’un avion en direction de notre pays.

L’affaire remonte à 2018. Elle concerne des propos de l’imam algérien prononcés dans sa mosquée de Toulouse et qu’on a jugés antisémites.

Les mots contestés de l’imam portaient sur un hadith qui relate la dernière bataille que livreraient les musulmans contre les juifs, dans un décor apocalyptique où même les arbres et les pierres dénonceraient tout juif se camouflant derrière eux.

La polémique a pris feu et les autorités françaises ont mis la machine judiciaire de la France contre Mohammed Tataï en vue d’une condamnation qui conduirait à son retour en Algérie. Pour sa défense, le mis en cause a invoqué la décontextualisation de sa déclaration. 

Par ailleurs, au cours de son long séjour en France, l’homme de foi a demandé la nationalité française à deux reprises et qu’on la lui a toujours refusée pour des efforts d’intégration « insuffisants ». 

D’ailleurs, 30 après son arrivée en France, il ne parle toujours pas français, lui reproche-t-on.

La date charnière qui relance tout

Aujourd’hui, il est quelque peu la « victime collatérale » des évènements du 7 octobre au Moyen-Orient, selon certains avis. 

Ses dires sur les musulmans et les juifs émis il y a six ans et pour lesquels il a été condamné à l’époque se sont entassés depuis. Cependant, depuis les récents développements dans l’État d’Israël, ils ont repris le devant de la scène et n’ont pas tardé à déboucher sur son renvoi effectif dans son pays d’origine.

Si pour le moment toute réaction officielle se fait attendre, à l’époque des faits en 2018, l’Algérie s’est dépêchée à la rescousse de son ressortissant en France Mohamed Tataï.

L’ancien ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a estimé que la mosquée de Toulouse modérée et son imam, dépendant non pas de ses services mais de ceux de la Grande mosquée de Paris, irréprochable.

« L’imam Mohamed Tataï est le fils d’une famille d’oulémas, dont l’éducation ne lui permet pas d’être à l’opposé des valeurs du pays qui l’accueille », a assuré le ministre de l’époque Mohamed Aïssa.

Pour lui, l’accusation d’antisémitisme ne prenait appui que sur des « allégations mensongères ». Il avait alors appelé à « cesser la propagande au profit de tout ce qui porte atteinte à l’islam et à ses symboles, à travers ce type d’accusations ».

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