Algérie : une chute du taux de change de l’euro sur le marché noir à l’horizon ?

La nouvelle allocation touristique est censée contribuer à la lutte contre le marché noir en Algérie, en réduisant l’écart entre le taux de change parallèle de l’euro et celui officiel.
Selon le député de l’émigration, Abdelouahab Yagoubi, la mesure possède des chances de contribuer à faire reculer le marché noir des devises en Algérie, en réduisant l’écart qui sépare les taux de change officiel et parallèle de l’euro.
Cependant, comme il le souligne, des défis immenses attendent cette mesure portant l’allocation touristique à 750 € pour les adultes et à 300 € pour les enfants. Il mentionne alors les obstacles à surmonter selon lui pour élargir sa portée sur le marché noir du change.
La nouvelle allocation touristique, dont l’un des principaux rôles est de réintégrer des fonds dans le circuit bancaire, nécessite, lors de son entrée en vigueur, selon la même source, « un dispositif strict pour prévenir la fraude et l’arbitrage, ce qui pourrait compliquer les procédures et en limiter l’efficacité ».
« Le coût estimé entre 5 et 7 milliards de dollars par an » fait également douter Yagoubi de la viabilité de la nouvelle allocation touristique à long terme, car, selon lui, cela « exerce une pression considérable sur les réserves de change ».
« L’efficacité de cette réforme dépendra de sa capacité à réduire l’écart entre le taux de change officiel et le marché parallèle, en réintégrant une partie des flux informels dans le circuit bancaire », écrit alors le parlementaire sur sa page Facebook officielle.
Il faut y aller beaucoup plus loin pour vaincre le marché parallèle, selon Yagoubi
Il estime aussi qu’« une politique de change plus souple et une meilleure régulation du marché des devises, pourrait permettre d’aligner progressivement l’offre et la demande de devises dans le secteur formel ».
Toutefois, avertit-il, « sans un ajustement structurel du marché des changes, cette mesure risque de n’être qu’un palliatif temporaire, sans effet durable sur la stabilité financière du pays ».
Le membre de l’APN avance par ailleurs qu’« une réforme plus profonde s’impose pour assainir durablement le marché des devises en Algérie ».
Pour ce faire, Yagoubi évoque « une politique de change plus cohérente et une intervention étatique visant à établir un taux de change réaliste ».
Il rappelle ensuite que le but recherché ici consiste à « éliminer les distorsions entre le taux officiel » de l’euro et celui sur le marché noir en Algérie par « l’intégration des devises dans le circuit bancaire », en plus de l’adoption d’« une politique économique mieux alignée sur les dynamiques réelles du marché ».