Boualem Sansal déclaré « traître à la nation » au parlement algérien
Dans un communiqué conjoint, des députés et sénateurs au parlement algérien affirment soutenir les décisions souveraines de l’Algérie, notamment dans l’affaire Boualem Sansal.
Des représentants du parlement dans ses deux chambres, Assemblée populaire nationale (APN) et Conseil de la Nation, le sénat algérien, condamnent fermement ce qu’ils nomment avec beaucoup d’indignation l’ingérence étrangère dans les affaires de l’Algérie, y compris celle relative à Boualem Sansal.
« Nous, les représentants du Parlement algérien dans ses deux chambres, les représentants de la Base Est, et en présence de la famille culturelle, sportive et révolutionnaire, ainsi que de la société civile avec toutes ses composantes, déclarons notre soutien plein et absolu aux décisions souveraines de l’État algérien dans les différents domaines », dit le communiqué.
Les députés signataires mettent l’accent sur les décisions de l’Algérie qui portent sur « la protection de sa sécurité nationale et de sa stabilité intérieure », lit-on encore dans le document.
« L’Algérie, qui a tracé du sang de ses martyrs un long chemin de lutte pour l’indépendance et la souveraineté, en aucun cas, elle ne peut accepter une quelconque forme d’ingérence dans ses affaires intérieures de la part d’un quelconque parti, qu’il s’agisse d’États, d’organismes ou de parlements », ajoute-t-on dans le même texte.
« C’est un traître », selon Chouchane
Hama Chouchane, sénateur du tiers présidentiel, rapporte le média Ennahar, clame que « les véritables enfants de l’Algérie ne trahissent pas leur pays, et Boualem Sansal est un homme déloyal qui a provoqué un grand tollé chez ceux qui haïssent l’Algérie et le soutiennent parce qu’il avait trahi son pays ».
Dans le passé, « Boualem Sansal avait accédé à la haute fonction en Algérie. Il a été directeur au ministère de l’Industrie, mais les Algériens authentiques ne trahissent pas leur pays », souligne le même parlementaire.
« Bien qu’il jouissait d’une place honorable dans son pays, il a acquis la nationalité française. Il a également traité avec des pays hostiles à l’Algérie, comme la France et le Maroc », s’exclame le membre du Sénat algérien.
Pour rappel, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal se trouve en détention provisoire en Algérie depuis plusieurs jours maintenant. Beaucoup attribuent le motif de son arrestation à ses propos sur un média en ligne de l’extrême-droite, à savoir Frontières.
Dans sa déclaration, il semble nier l’existence d’une quelconque nation algérienne avant le débarquement français, et prétend que tout l’ouest algérien appartenait au Maroc avant la conquête française de l’Algérie.
Stora répond à Boualem Sansal sur ce sujet d’Histoire
L’historien spécialiste de l’Algérie ainsi que des relations franco-algériennes, Benjamin Stora, explique sur la chaîne France 5 que dire cela n’a aucun fondement historique.
Pour justifier sa réponse relevant du débat historique, il invite simplement à se rappeler que l’insurrection conduite par l’Émir Abdelkader se localisait justement dans ce fameux ouest algérien.
En plus, note-il, le père du mouvement national algérien appelant à l’indépendance de l’Algérie, Messali El Hadj en l’occurrence, était natif de la ville de Tlemcen, frontalière du Maroc.
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