Décès d’Abdelhamid Mahmoud Iskander, calligraphe de Boumediène et Chadli

Abdelhamid Mahmoud Iskander n’est plus. Le décès du calligraphe des anciens présidents de la République Boumediène et Chadli est survenue à l’âge de 86 ans.
L’ancien ministre de la Communication et de la Culture, Mohieddine Amimour a en effet annoncé, ce 6 février 2025, le décès du calligraphe des présidents Houari Boumediene et de Chadli Bendjedid, à savoir Abdelhamid Mahmoud Iskander.
Selon l’ex-ministre, « l’inhumation de la dépouille aura lieu après la prière de l’Asr au cimetière de Sidi Yahia à Alger ».
« Abdelhamid a étudié l’art de la calligraphie au Caire et a contribué à la rédaction des agendas officiels qui définissaient les dates clés », explique l’homme politique.
C’était « un homme calme, passionné par la belle écriture et considéré comme l’un des pionniers de la calligraphie arabe en Algérie », assure-t-il.
« Abdelhamid, tel que je l’ai connu, était l’un des éléments les plus importants au niveau de la Présidence de la République dans les années 1960, 1970 et 1980 », confie Amimour.
Le travail du calligraphe de Boumediène
« Il était le calligraphe chargé de rédiger à la main tous les documents officiels des présidents Houari Boumediène et Chadli Bendjedid, avec son écriture remarquable », ajoute-t-il dans sa publication parue sur sa page Facebook officielle.
Abdelhamid Mahmoud Iskander « a été d’une grande utilité sous la Présidence de Chadli, rédigeant les lettres d’accréditation des ambassadeurs signées par le chef de l’État ainsi que les inscriptions commémoratives sur les documents d’inauguration », témoigne encore Amimour.
« Il préparait ces documents à une époque où l’informatique n’avait pas encore fait son apparition », note l’ancien conseiller à El Mouradia.
Le calligraphe Abdelhamid Mahmoud Iskander « transcrivait aussi les interventions que nous préparions pour le président afin de l’aider dans ses discours improvisés », se rappelle ensuite Mohieddine Amimour.
Vu la nature du poste qu’il occupait, Amimour avait sous sa responsabilité Mahmoud Iskander. « D’une rigueur exemplaire, il respectait scrupuleusement les consignes, notamment lorsque je lui indiquais les couleurs spécifiques à utiliser pour certains mots », rédige-t-il dans le même message publié sur le réseau social.
« Nous étions particulièrement attentifs aux signes diacritiques pour faciliter la lecture du président Chadli à ses débuts », souligne également Amimour.
Le président Bendjedid « collaborait avec nous en annotant certaines phrases en français pour mieux comprendre les expressions utilisées, ce qui témoigne des efforts considérables qu’il fournissait pour se montrer à la hauteur de sa mission », estime-t-il par la suite.
Avant de présenter ses condoléances à sa famille et ses proches, Mohieddine Amimour a tenu à raconter « un souvenir marquant » qu’il avait vécu avec le défunt.
Une anecdote à New York
« Nous avons voyagé ensemble aux États-Unis dans la délégation présidentielle lorsque le président Boumediène s’est adressé aux Nations Unies dans son célèbre discours », se remémore-t-il alors.
« Nous avions remarqué que les repas servis à l’hôtel étaient extrêmement coûteux », se souvient l’ancien haut responsable.
« Ainsi, nous préférions nous rendre dans un quartier voisin pour acheter de simples sandwichs à environ deux dollars, payés de notre poche, bien que la Présidence prenait en charge les repas de l’hôtel », relate-t-il enfin.