Mahmoud Khalil : qui est l’étudiant algérien menacé d’expulsion des USA ?
L’étudiant algérien Mahmoud Khalil croupit dans les geôles américaines en raison de son soutien à la Palestine. Qu’en est-il au juste de son affaire et quel est son parcours ?
Les services de l’immigration des États-Unis (ICE) ont arrêté Mahmoud Khalil, l’un des leaders des manifestations étudiantes en soutien à la Palestine à l’Université Columbia, prestigieuse institution privée de New York.
Cette arrestation intervient après que le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a menacé d’annuler les visas et les cartes de résident permanent (Green Card) afin d’expulser les partisans de la Palestine du pays.
De son côté, le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a déclaré dans un communiqué officiel que l’arrestation de Khalil s’était déroulée conformément aux « décrets exécutifs signés par Trump en janvier dernier, interdisant l’antisémitisme ». La même partie ajoute que l’étudiant algéro-syrien d’origine palestinienne avait mené des activités sur le campus de Columbia.
L’avocate Amy Greer a déclaré à l’Associated Press que des agents de l’ICE avaient arrêté son client dans la nuit de samedi à dimanche, dans un bâtiment de l’université où il poursuit ses études. Elle a précisé qu’ils avaient annoncé agir sur ordre du Département d’État, qui avait annulé sa carte verte ainsi que son visa étudiant.
Sa femme menacée de prison
Greer a également expliqué que des agents de l’ICE avaient menacé d’arrêter l’épouse de Khalil, une citoyenne américaine, actuellement enceinte de huit mois.
Elle a ajouté qu’elle était sans nouvelles de Khalil depuis son arrestation, indiquant qu’on lui avait initialement dit qu’il était détenu au centre de rétention pour migrants d’Elizabeth, situé dans le New Jersey. Cependant, lorsque son épouse a tenté de lui rendre visite dimanche, il n’était pas là-bas.
L’Université Columbia n’a pas commenté le cas particulier de Khalil, mais a signalé dans un communiqué avoir « entendu des informations sur la présence d’agents de l’ICE autour du campus ».
Elle a souligné aussi : « L’Université Columbia continuera à respecter la loi, et les forces de l’ordre doivent disposer d’un mandat légal pour entrer dans les zones non publiques de l’université. »
Il convient de noter par ailleurs que l’arrestation de Mahmoud Khalil a eu lieu au lendemain de l’annonce par l’administration Trump de l’annulation d’environ 400 millions de dollars de subventions et de contrats fédéraux destinés à l’Université Columbia.
En réaction à cette décision sévère, l’université a affirmé son engagement à lutter contre ce qu’elle qualifie d’« antisémitisme », comme elle s’est engagée à assurer « la sécurité et le bien-être de ses étudiants, de son corps professoral et de son personnel ».
Mahmoud Khalil est né dans un camp de réfugiés palestiniens dans les environs de Damas en Syrie.
Origine et parcours de Mahmoud Khalil
Selon les informations que nous avons pu récolter, Khalil a quitté le camp de force en raison de conditions difficiles. L’Algérien d’origine palestinienne, également naturalisé Syrien, est donc allé poursuivre son parcours académique au Liban, où il a obtenu une licence en informatique à l’Université américaine de Beyrouth.
Il a ensuite consacré ses efforts à soutenir la jeunesse et à renforcer son engagement social, aussi bien au Liban qu’en Syrie, en contribuant à de nombreuses initiatives étudiantes à caractère social, notamment avec Jusoor, ONG internationale fondée par des membres de la diaspora syrienne dans le monde.
Après avoir travaillé au niveau de l’ambassade britannique à Beyrouth, il s’est rendu aux États-Unis pour poursuivre ses études. Il a également fait partie de la délégation palestinienne aux Nations unies en tant que fonctionnaire diplomatique, défendant la cause palestinienne.
Tout cela a fait de lui plus récemment l’un des leaders les plus en vue du mouvement étudiant à l’Université Columbia aux États-Unis.
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