Gaza : une architecte algérienne construit sa villa que voici avant et après la guerre
Une architecte algérienne déménage à Gaza un an avant la guerre, et conçoit les plans de sa propre villa implantée là-bas.
Face à la caméra d’Al Jazeera Mubasher, une architecte algérienne montre les images de sa jolie villa qu’elle avait elle-même conçue, et fait découvrir alors la bâtisse avant et après sa destruction par la guerre à Gaza. La mère de famille raconte avoir quitté les Émirats arabes unis un an avant le conflit.
De nationalité algérienne, l’architecte dénommée Nassima s’est par la suite retrouvée bloquée dans la bande de Gaza avec ses quatre enfants, forcés d’évoluer dans des conditions de vie pénibles. La famille, dont le père manque à l’appel, car se retrouvant à l’étranger pour des raisons professionnelles, vit dans un camp de réfugiés depuis plusieurs mois, après l’effondrement de leur maison à Gaza.
En témoignant de la guerre et de ses conséquences, la dame confie qu’elle ne pouvait rien décrire, souhaitant effacer certains événements terribles qu’elle a vécus pour pouvoir retrouver la paix. « C’est une situation très tragique, très misérable », lance-t-elle avant d’ajouter : « Nous en avons vu de toutes les couleurs ».
Étant la première guerre qu’elle vit dans sa chair, elle se souvient que le début du conflit a été un énorme choc. Tout lui échappait et ne savait nullement comment évaluer la situation. La phase la plus difficile était pour elle le déplacement forcé d’Al-Qarara à Rafah. Selon elle, c’était un départ précipité qui a eu lieu sous la menace.
Elle présente alors les jours passés à Rafah comme les pires de toute son existence. L’Algérienne explique qu’elle et ses enfants ont dû cohabiter dans une école où dix familles s’entassaient à l’intérieur d’une seule salle de classe. Le tout dans un contexte de sévère pénurie en matière de denrées alimentaires et de prix exorbitants.
Ce qu’est advenu de la villa sous les bombardements
Les photos exhibées par l’architecte algérienne montrent une maison à Gaza qui était belle et spacieuse. Mais la guerre s’est incrustée, tel un invité indésirable, en semant le chaos partout ainsi que la désolation, transformant au passage d’innombrables habitants en réfugiés. Des bombes se sont abattues sur la villa dans un bombardement qui n’a laissé encore debout que la façade restée nue.
Les larmes aux yeux, l’Algérienne de Gaza dit avoir des échanges réguliers par Internet avec sa famille en Algérie. Celle-ci l’exhorte, souligne-t-elle, à faire preuve de patience et de résilience parce qu’il n’y a pas d’autre choix. Ils l’auraient ramenée au pays si cela ne dépendait que d’eux, assure l’architecte et mère de famille.