Un mégaprojet dont l’Algérie est un pilier fait jubiler l’Union européenne
L’Union européenne se réjouit de l’avancée du projet du gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à l’Europe via le Niger et l’Algérie, car ses bénéfices sont multiples.
C’est la même Union européenne reprochant à l’Algérie de restreindre ses importations depuis l’UE, et lançant une procédure de règlement de différends contre elle, qui a aussi applaudit l’avancement remarquable des travaux de réalisation du gazoduc transsaharien Nigeria – Algérie (NIGAL).
En effet, dernièrement, le Nigeria a annoncé que sa partie serait complètement finalisée au premier trimestre de l’année prochaine. L’Union européenne a réagi à la nouvelle par le biais de son commissaire à l’énergie, Andris Piebalgs.
« Le développement d’un projet transsaharien avec 20 milliards de mètres cubes par an qui pourraient arriver en Europe d’ici 2025 et augmenter la sécurité d’approvisionnement du Nigeria lui-même et des pays qu’il traverse en fait un projet très intéressant pour le Nigeria et l’Europe ».
Il s’agit là des propos du commissaire européen à l’énergie prononcés en réaction à l’annonce du taux de finalisation du côté nigérian du gazoduc.
Les bienfaits que devrait tirer l’Europe de cette structure transfrontalière sont précieux pour le Vieux Continent. Le premier profit est à la fois énergétique et géostratégique.
La fourniture directe de gaz naturel à l’Europe, par l’intermédiaire du gazoduc NIGAL, soulagerait les Européens de leur dépendance au gaz russe qui pèse sur leur politique étrangère, sachant que 40 % du gaz importé par les Européens provient de Russie.
L’autre bénéfice que s’attend à tirer l’UE concerne les migrants. L’Union européenne estime que le gazoduc transsaharien pourrait réduire le flux migratoire depuis l’Afrique vers son territoire.
Cela pourrait se faire à la fois en limitant les chances de passage par une présence sécuritaire plus accrue, due à la surveillance des secteurs par lesquels passe le gazoduc, notamment les zones frontalières, et la création d’une dynamique économique en mesure d’encourager les gens à rester.
Le rôle central de l’Algérie
Cependant, l’Union européenne a omis d’évoquer un détail crucial concernant la partie algérienne dans toute cette affaire. En fait, sur un ensemble de 4 128 km parcourus par le gazoduc transsaharien NIGAL, une majorité de 2 310 km passe par notre pays.
En outre, les Algériens n’ont pas juste avancé grandement dans la réalisation de leur partie, mais ils apportent aussi leur aide au Niger dans la construction de la sienne qui s’étend sur une distance de 841 km. Ainsi, l’Algérie agit en quelque sorte sur deux fronts simultanément.
Finalement, le projet énergétique qui enthousiasme tant l’Union européenne dépend en majeure partie de l’engagement de l’Algérie à mettre du sien dans sa réalisation et son entrée en service.
Toutefois, cela n’a pas empêché la Commission européenne qui siège à Bruxelles d’entrer en conflit avec Alger sur le terrain commercial au nom de l’accord algéro-UE de 2005.
L’Union européenne déplore alors des « restrictions à l’importation » en Algérie depuis ses pays membres de divers produits, allant de l’agriculture à l’automobile.
Le ministre algérien du Commerce Tayeb Zitouni a répondu en soulignant que nous sommes un pays souverain, qui se réserve le droit d’œuvrer pour l’intérêt de son économie nationale.
Le responsable a également expliqué que l’Algérie n’a pas cessé d’importer depuis l’Europe, puisque sur les 45 milliards de dollars d’importations par an, 22 milliards de dollars concernent cette région du monde.
Zitouni souligne enfin que notre pays a simplement arrêté l’importation de produits qui sont disponibles localement.