Moutons d’importation : à quel prix les vendre pour convenir aux Algériens ?
L’expert en économie, Abderrahmane Aya estime que la décision de Tebboune en faveur de l’importation d’un million de têtes de moutons sur le marché algérien, en prévision de l’Aïd El Adha 2025, pourrait suffire à couvrir la demande locale.
Selon le spécialiste qui s’est exprimé dans un entretien au quotidien El Khabar, l’importation de moutons en Algérie pour l’Aïd El Adha permettrait de rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande, particulièrement après la flambée irrationnelle des prix observée ces derniers mois.
Actuellement, les besoins pour le sacrifice de l’Aïd s’élèveraient, selon les estimations, à environ 4 millions de têtes, note-t-il. L’apport de ce million supplémentaire contribuerait donc à stabiliser le marché, réduire la spéculation et protéger le pouvoir d’achat.
L’impact du marché sur les prix des moutons
L’expert souligne par ailleurs que le prix des moutons repose uniquement sur la loi de l’offre et de la demande, à l’inverse des produits subventionnés par l’État. Bien que certaines aides existent pour les éleveurs, notamment en matière d’alimentation animale, le prix du bétail ne bénéficie pas d’un soutien direct de l’État. Par conséquent, déduit-il, la décision d’importer du bétail pourrait jouer un rôle déterminant dans la régulation des prix.
Le coût des moutons et les défis de l’importation
De l’avis de l’économiste, pour les ménages algériens, le prix moyen d’un mouton devrait osciller entre 50 000 et 60 000 dinars. Cependant, le véritable défi réside dans le coût de l’importation. À titre d’exemple, selon la même source, les prix des moutons en Roumanie varient entre 4 et 4,6 euros/kg, tandis qu’en Espagne, ils oscillent entre 2,55 et 4,4 euros/kg.
Les conditions d’une importation réussie
Importer du bétail implique plusieurs conditions essentielles, d’après l’intervenant dans les colonnes du journal cité plus haut. Selon lui, il est donc impératif de sélectionner des marchés garantissant des normes strictes en matière de santé et de nutrition. De plus, la quantité importée doit être suffisante et sa distribution bien organisée pour éviter toute perturbation sur le marché intérieur.
Régulation et solutions pour limiter la spéculation
L’expert insiste ensuite sur la nécessité pour l’État d’intervenir en tant que régulateur du marché. Cela passe, explique-t-il, par des mesures fiscales adaptées et un renforcement de l’offre pour contrer la spéculation.
Dans l’optique de maximiser l’efficacité de ces mesures, il recommande d’anticiper les importations et de garantir un approvisionnement régulier en intrants, afin de soutenir la filière locale.
De surcroît, une meilleure gestion de la distribution est essentielle. L’État pourrait s’appuyer sur des organismes spécialisés, comme Magros, et renforcer la coopération interministérielle, entre notamment les secteurs de l’Agriculture et du Commerce.
Enfin, Abderrahmane Aya conclut en préconisant la mise en place d’une plateforme numérique qui, de son point de vue, devrait faciliter la régulation du marché. Grâce à ce système en ligne, les citoyens pourraient passer leurs commandes à l’avance, assurant ainsi une répartition plus équitable et une meilleure planification des besoins pour les années à venir.