France : un député s’insurge contre la « stigmatisation » des Algériens
Le député de l’émigration, Abdelouahab Yagoubi a dénoncé avec force des « tentatives de stigmatisation » ciblant les Algériens en France après l’attaque au couteau survenue à Mulhouse.
Le climat déjà très tendu entre l’Algérie et la France a connu un événement tragique, qui a servi à certains en France de prétexte de plus pour s’en prendre aux Algériens présents dans ce pays, dans une logique de « stigmatisation », qu’ils soient résidents réguliers, clandestins ou même binationaux.
Dans un communiqué publié ce jeudi sur sa page Facebook officielle, Yagoubi a de prime abord tenu à montrer sa pleine solidarité aux victimes de Mulhouse. « Cet acte odieux mérite une condamnation unanime, sans ambiguïté », a-t-il écrit en effet comme préambule de son message.
Le représentant des Algériens de France s’oppose ensuite à « l’instrumentalisation politique » de ce triste épisode qui cause, s’inquiète-t-il, de fortes tendances à la « stigmatisation ».
Yagoubi évoque ensuite Bruno Retailleau qui, selon lui, représente le fer de lance des attaques françaises actuelles, et du détournement de tout incident plus ou moins grave pouvant alimenter le dénigrement de l’Algérie.
Le parlementaire élu pour représenter les Algériens de l’étranger dénonce alors sans détours « les tentatives de stigmatisation de la communauté algérienne en France », en poussant à l’amalgame, et ce, pour le simple fait que l’individu ayant commis l’attaque de Mulhouse porte la nationalité algérienne.
Alerte sur la sécurité des Algériens
Abdelouahab Yagoubi craint le pire. Pour lui, les politiques français qui emploient l’attaque au couteau comme carte, afin d’orienter encore et toujours le débat en France dans le sens de la diabolisation de tout ce qui est algérien, se rendent coupables d’un exercice risqué.
Une telle conduite, toujours selon les propos du membre de l’APN, peut donner naissance à des tensions communautaires aux conséquences fâcheuses.
« En cherchant à instrumentaliser ce drame pour des raisons de politique intérieure, certains mettent en danger nos ressortissants en créant un climat hostile et anxiogène », indique Yagoubi en estimant que c’est à la fois « irresponsable et inacceptable ».
Par ailleurs, le député algérien appelle à cesser la « récupération politique », et à s’inscrire dans un véritable dialogue en faisant de la vraie diplomatie.
L’Algérie toujours prête à recevoir ses ressortissants, mais à condition…
Selon lui, l’Algérie ne s’oppose pas à l’accueil de ses ressortissants sans-papiers. Elle refuse juste leur traitement comme des « colis à expédier sans considération pour leurs droits ».
Concernant l’attaque au couteau de Mulhouse, pour revenir à elle, Yagoubi regrette que les médias français relaient comme « vérité absolue » l’affirmation de Retailleau, prétendant l’interpellation en vain des services consulaires algériens en France à 10 reprises, pour l’expulsion de l’auteur de l’assaut à l’arme blanche.
Dans sa publication parue aujourd’hui, le représentant, qui alerte d’une « stigmatisation » sévissant à l’encontre des Algériens de France, a déploré qu’aucun journaliste français n’ait eu l’idée de solliciter les consulats algériens, pour confirmer l’information propagée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Pour Abdelouahab Yagoubi, les responsables français dissimulent leur échec derrière l’étendard de l’Algérie.« L’assaillant de Mulhouse, qu’il ait été expulsé ou non, aurait dû être sous surveillance », clame-t-il donc en jugeant que les autorités françaises ont failli sur le plan sécuritaire et essaient par conséquent de se voiler la face en recourant à l’Algérie comme « bouc émissaire ».
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