JO : Imane Khelif qualifiée de « transgenre », l’Algérie défend sa représentante
Une campagne mondiale virulente cible la boxeuse algérienne Imane Khelif pour sa participation aux JO de Paris 2024, l’accusant d’être « transgenre ».
Des médias et des comptes sur les réseaux sociaux, notamment X, s’en prennent violemment à la boxeuse algérienne Imane Khelif, à la veille de son premier combat aux JO de Paris 2024.
Des attaques dirigées contre l’Algérienne Imane Khelif que ses détracteurs de différents pays européens et des États-Unis qualifient d’être un « homme qui boxe des femmes ».
Un article du Daily Mail paru hier mardi reprend une vidéo d’un combat de décembre 2022, remporté haut la main par Khelif, contre une boxeuse mexicaine, Brianda Tamara, pour soi-disant illustrer sa force de frappe qui ne serait pas celle d’une femme.
Dans la publication faisant la promotion de l’article sur Facebook, le média britannique précise explicitement « boxeuse transgenre ». On prétend alors que Khelif ne devrait pas prendre part à une compétition féminine.
La polémique éclate à l’approche du combat de l’athlète algérienne avec l’Italienne Angela Carini, dans la catégorie des 66 kilos. Cela va se passer à la North Paris Arena, demain jeudi.
Lors des Mondiaux de 2023, Imane Khelif a assisté à sa disqualification avant la finale, pour taux « élevé » de testostérone (hormone masculine) relevé suite à des analyses biochimiques.
Il faut savoir que l’International boxing association (IBA) qui organisait le tournoi, et qui était responsable de l’éloignement d’Imane Khelif, n’est plus reconnue par le Comité International Olympique (CIO).
Le président de l’IBA de nationalité russe, Umar Kremlev, avait carrément déclaré à l’époque que la boxeuse algérienne avait des chromosomes XY, caractéristiques des hommes, et non les chromosomes XX, caractéristiques des femmes.
C’est d’ailleurs cette affirmation, avancée sans le moindre élément capable de la prouver, qui sert de base actuellement à toutes sortes de mises en cause du genre de l’athlète représentant l’Algérie au Jeux olympiques de Paris 2024.
Le CIO réhabilite l’athlète algérienne
Cependant, mardi, la participation d’Imane Khelif aux JO de Paris 2024 s’est confirmée après la déclaration du porte-parole du Comité International Olympique, Mark Adams, assurant que toutes les boxeuses présentes au JO de la capitale française sont des femmes.
Le journal The Guardian est formel lorsqu’il avance que le responsable au sein du CIO parle bel et bien de l’Algérienne de 25 ans, Imane Khelif, mais pas uniquement d’elle, car une autre athlète se trouve dans un cas identique, celui d’avoir été exclue par l’IBA pour hyperandrogénie (niveau élevé de testostérone dans le sang de la femme).
Il s’agit de la Thaïlandaise Lin Yu‑ting. La boxeuse de 28 ans prend part également aux Jeux olympiques parisiens et entrera sur le ring après-demain vendredi.
L’Algérie prend la défense de sa boxeuse par l’intermédiaire de la FAB et du COA
La Fédération algérienne de boxe (FAB) n’a pas tardé à s’exprimer, dans un communiqué officiel sur les réseaux sociaux, « en réponse à la campagne haineuse menée par des médias étrangers ».
Selon l’instance sportive, cette action engagée « vise à perturber la boxeuse algérienne et la championne du monde Imane Khelif, et à ternir sa réputation, sapant ainsi son moral ».
Par conséquent, « le président du bureau exécutif de la Fédération algérienne de boxe, M. Youcef Khelifi, ainsi que tous les membres de son bureau et la famille de la boxe algérienne, adressent un message de soutien et d’encouragement à notre boxeuse et représentante de l’Algérie aux Jeux olympiques de Paris », lit-on en effet dans le communiqué.
« Nous lui souhaitons succès et bonne chance dans son aventure », conclut-on enfin.
Pour sa part, le Comité Olympique Algérien (COA) a publié un communiqué, dans la matinée de ce 31 juillet, pour condamner fermement les allégations de certains organes de presse étrangers à l’encontre d’Imane Khelif.
L’instance olympique qualifie ces propos, relayées à un épisode clé de la carrière de la boxeuse algérienne, à savoir les JO, d’immoraux et de calomnieux.
Le Comité Olympique assure de tout son soutien à l’athlète Imane Khelif, et affirme tout mettre en œuvre pour la protéger des mauvaises longues dressées contre elle, à un moment crucial de la prestigieuse compétition qui se déroule actuellement à Paris.