France/Algérie – Sahara occidental : la gauche accuse Macron de trahison
La décision de Macron de renforcer l’adhésion de la France au plan marocain pour le Sahara occidental irrite la gauche, qui reste en adéquation avec la position de l’Algérie, tandis que la droite applaudit le nouveau revirement.
Dans une lettre adressée au Roi du Maroc, Mohamed VI, à l’occasion de la fête du Trône, Emmanuel Macron a assuré que le plan d’autonomie du royaume chérifien constitue « l’unique base » pouvant solutionner le problème du Sahara occidental, provoquant ainsi le mécontentement profond de l’Algérie.
Un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères est alors venu dénoncer sans détour ce changement soudain de la France sur le dossier du Sahara occidental.
Les colonisateurs d’hier et ceux d’aujourd’hui savent se reconnaître et solidariser, disait en gros le texte qui qualifiait la démarche française inédite sur la question du Sahara occidental de contraire à la légitimité internationale.
La réaction de l’Algérie suite à l’évolution sans précédent de la position de la France concernant le conflit au Sahara occidental, reconnaissant la souveraineté du Maroc sur ce territoire contesté, ne s’est pas résumé à une simple réprimande verbale.
En effet, Alger a procédé au retrait de son ambassadeur à Paris avec effet immédiat. Un chargé d’affaires prend par conséquent la relève pour ce qui est de la représentation diplomatique de l’Algérie en France. Cependant, on ne sait pas à ce stade jusqu’où peut encore aller la réponse algérienne.
En tout cas, selon les leaders de la gauche française, le climat tendu qui crispe les relations franco-algériennes relève de l’entière responsabilité d’Emmanuel Macron.
Le président du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, reproche à son chef de l’État de trahir la position traditionnelle qui est historiquement celle de la France.
En la troquant, le dirigeant politique estime que Macron rompt l’équilibre qui la caractérisait et qu’elle garantissait, ce qui ouvre la voie, selon lui, à une grave crise diplomatique.
Marine Tondellier, cheffe de file des Écologistes, affirme également que Macron a fait preuve de trahison de la position française classique sur le Sahara occidental.
Un repositionnement né de la volonté d’un seul homme, selon la leader écolo
Pour elle, la décision prise émane de la démarche individuelle d’un homme qui règne sans gouvernement, et qui ne dispose plus d’aucune majorité que ce soit au parlement.
Rappelons qu’effectivement le gouvernement de Gabriel Attal est sortant, et ne devrait gérer que les affaires courantes, jusqu’à la fin des Jeux olympiques de Paris 2024.
Il n’a donc pas à prendre d’initiatives politiques, surtout lorsqu’elles sont de la taille de celle récemment prise au sujet du Sahara occidental, et qui ouvre le champ à toutes les mésaventures avec l’Algérie.
Le député LFI, Hadrien Clouet, pointe lui aussi du doigt l’annonce surprise du président Macron, à propos de la reconnaissance française de « la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ».
Cela représente, de l’avis du parlementaire Insoumis, une décision lourde de conséquences qui contredit le droit international, et qui de plus est n’a pas fait l’objet d’un débat.
Par contre, à droite, l’approbation est générale. Gérard Larcher, président LR du Sénat a bien accueilli la décision dont il se réjouit pour sa clarté.
Marine Le Pen du Rassemblement national (RN) considère que le changement de la position française sur le Sahara occidental, auquel l’Algérie s’oppose radicalement, aurait dû intervenir plus tôt, mais se félicite quand même que cela puisse se produire maintenant.
Éric Ciotti, ancien LR qui a rallié le RN, se présente comme partisan de toujours de la « marocanité du Sahara », et de ce fait forcément content que la France reconnaisse « la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ».
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